Information sur le projet
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Statut
En cours
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Axe d'intervention
Recherche médicale
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Thématique
Anesthésiologie
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Budget
100 000,00 €
L’anesthésie et la chirurgie
sont des stresseurs cérébraux. Une opération chirurgicale peut donc conduire à
des complications neurologiques, comme le délirium
postopératoire. Est-il possible d’identifier les patients
plus à risque que d’autres ?
Des complications neurologiques, comme des épisodes de confusion ou de désorientation,
peuvent survenir chez certains patients après une
intervention chirurgicale. Certains facteurs de risque sont
bien connus. En effet, plus l’intervention est lourde (une chirurgie
cardiaque, par exemple), plus le risque de développer ces complications
augmente. De même, plus les patients sont âgés, plus ils sont susceptibles
de présenter ces épisodes de confusion postopératoire.
Cependant, quel que soit l’âge, la réaction de notre cerveau à la chirurgie
et sa capacité à gérer le stress opératoire sont très différentes d’une
personne à l’autre. En raison de ce qu’on appelle la « réserve cognitive »
du cerveau. Notre étude s’intéresse à ce concept
Dépister la vulnérabilité cérébrale du patient
Le délirium postopératoire reste une des complications les plus fréquentes après chirurgie, et constitue un souci quotidien pour les patients et leur entourage, ainsi que pour le personnel soignant. En effet, il est fortement associé à une augmentation de la mortalité, une prolongation des durées de séjour aux soins intensifs et à l’hôpital, une augmentation du risque de perturbations significatives des aptitudes physiques et cognitives à plus long terme, et à une plus grande probabilité d’institutionnalisation après rétablissement. Parvenir, en pré- ou intra-opératoire, à dépister cette vulnérabilité cérébrale, grâce à un monitoring objectif, serait donc un grand pas vers la prévention du délirium et l’amélioration de la prise en charge péri-opératoire et de la qualité des soins de nos patients. Actuellement, un tel monitoring n’existe pas mais certaines pistes semblent prometteuses.
La piste de l’électroencéphalographie
peropératoire
Comment mesurer cette fragilité cérébrale ? Un outil prometteur serait
l’analyse de l’activité électrique du cerveau, grâce à l’utilisation d’un électroencéphalogramme (EEG), en cours d’anesthésie générale. En effet,
l’anesthésie induit des modifications au niveau des connexions neuronales entre différentes parties du cerveau qui gèrent notre équilibre entre
veille et sommeil. Ces modifications, visibles sur un tracé électroencéphalographique, sont bien connues pour tous les agents anesthésiques
couramment utilisés.
De même, il est bien démontré actuellement que l’amplitude du signal
EEG diminue avec l’âge.
L’hypothèse principale de ce projet de recherche est que, à âge égal,
l’amplitude du signal EEG varie d’un patient à l’autre et que cette variation
refl ète une sensibilité différente du cerveau au stress chirurgical. Plus
l’amplitude du signal est faible dans certaines régions du cerveau, plus la
vulnérabilité de celui-ci est importante.
Les enregistrements électroencéphalographiques des patients sont
ensuite corrélés aux résultats de tests neurocognitifs réalisés avant
l’intervention, ainsi qu’à une analyse génétique recherchant un marqueur
inné de fragilité cérébrale.
Ce projet est observationnel et pourrait aboutir à la confi rmation que
l’utilisation peropératoire de l’EEG permet d’identifi er un sous-groupe de
patients plus à risque de développer un délirium postopératoire. Il pourra
également constituer une base solide pour de futures études
interventionnelles concernant ce sous-groupe de patients.
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